Idka

Sans donner une représentation précise des objets réels, les œuvres d’Idka racontent le temps et la couleur. L’essentiel pour cette artiste est de saisir le moment dans les cycles temporels de la nature, ce que Idka appelle elle-même « le choc ». Ce choc lui permet de s’approcher des doctrines impressionnistes, mais aussi de concevoir les idées d’une nouvelle peinture, tendant à créer sur la toile une nature à partir de ses propres émotions. Inspirée par Monet et les impressionnistes, Idka sait créer son propre style exceptionnel et puissant, vibrant de contrastes et d’émotions, irrésistible, comme sa personnalité.
Une toile ne suffit à toutes les impressions instantanées d’un spectacle de la rue ou d’un bouquet de fleurs. Alors, pour exprimer plus précisément ses émotions, Idka crée des groupes de toiles, liées par un espace unique et par une harmonie thématique : Paris sous la pluie : vue de Pompidou et Rue de la Lune crépusculaires, New York, enveloppé du smog, Venise, mystérieuse…
Ses tableaux sur new York sont presque abstraits, extrêmement personnels et audacieux. Les constructions sont géométriques, froides. Toutefois, la simplicité, l’ascétisme du paysage urbain sont contredits par des tâches de tons chauds, des mouchetures de rouge. Ce contraste rend les œuvres d’Idka expressionnistes et très dynamiques.
Comment ne pas comparer Idka à Fusaro ou aux Sanzistes lyonnais ? Il existe en effet une similitude dans la construction et dans la composition des toiles. Mais si la manière de Fusaro est fine et en quelque sorte féminine, les œuvres d’Idka traduisent la puissance plus que la délicatesse. Cette force et cette fragilité à la fois, apparaissent grâce au mélange des couleurs de manière alternative et contrastée.
L’artiste utilise la couleur, qui doit à elle seule « dessiner » le motif presque sans recours à la ligne, les formes se découvrent par le jeu des nuances et des accents, ceci donne une certaine harmonie à ses toiles. Idka fait naître la lumière, devenant un élément essentiel de ses œuvres, présidant aux objets et aux êtres.
Il y a quelque chose de masculin dans son art fort et dynamique, audacieux. Mais il est aussi tendre et rêveur, mêlant l’impression et l’expression, la réalité et les émotions.
A.F.